Billets d'humeur

Depuis le 13 mars dernier (20h30, Voler prend deux L à la Guérétoise de spectacle – Scène Conventionnée de Guéret) la Compagnie Thomas Visonneau est à l’arrêt. Comme pour des milliers de compagnies théâtrales en France et dans le monde, tout est suspendu, en confinement, en attente. Un virus paralyse notre monde et sépare les corps, éloigne les présences, isole les intérieurs. Le théâtre est un art collectif qui a besoin de chair. Les rêves peuvent trouver des moyens de « déconfinement » mais les tirades, les corps en mouvements, les enjeux dramatiques, les catharsis en tréteaux, non.
Les représentations et autres évènements prévus en mars et en avril seront pour la plupart reportés la saison prochaine. Qu’en sera-t-il en mai ? L’avenir nous le dira… Qui sait quand nous pourrons de nouveau monter sur une scène de théâtre, mener un atelier de pratique en classe, jouer dans une salle des fêtes, un coin de trottoir, lire dans une médiathèque, un coin de comptoir…
Mais n’oublions jamais Joan Baez qui nous dit que  « l’espoir est contagieux… tout comme le rire ! » Ou encore Paolo Giordano, plus pragmatique encore : « Nous pouvons nous dire que le Covid-19 est un accident isolé, une disgrâce ou un fléau, crier que c’est entièrement leur faute. Rien ne nous en empêche. Ou alors, nous pouvons nous efforcer d’attribuer un sens à la contagion. Faire un meilleur usage de ce laps de temps, nous en servir pour méditer ce que la normalité nous empêche de méditer : comment nous en sommes arrivés là, comment nous aimerions reprendre le cours de notre vie. Compter les jours. Appliquer notre cœur à la sagesse. Ne pas permettre que toute cette souffrance passe en vain. »